«Une nation pour être grande doit regarder son histoire avec lucidité» déclarait le maire de Marseille Benoît Payan lors du baptême de l’école Ahmed Litim. La municipalité veut transmettre l’histoire de la ville, dans sa complexité et sa diversité, en redonnant la place qui leur revient à des destins parfois trop longtemps ignorés ou mésestimés.

 

Redonner une place centrale aux commémorations et au monde combattant

Les commémorations sont, pour la Ville de Marseille, des moments de transmission de la mémoire entre les générations. Pour cette raison, elle attache une importance particulière à ces cérémonies ainsi qu’à toutes les démarches entreprises pour honorer la mémoire des anciens combattants et de toutes celles et ceux qui ont lutté pour défendre la liberté et les valeurs de la République : pose de plaques pour le Général Paul Oddo ou Berty Albrecht, compagnons de la Libération de Marseille, valorisation de ces lieux de mémoire à travers l’entretien et la création des 300 plaques commémoratives de la Ville, rénovation de la salle des drapeaux de la Maison des Combattants, conférences pour adultes et enfants, voyages mémoriels (Toulon, Auschwitz…), et l’ouverture d’une école des porte-drapeaux, permettant d'entretenir la transmission intergénérationnelle de la Mémoire.

Chaque année, en complément des cérémonies de la Libération de Marseille, des animations historiques, expositions, et un bal populaire permettent une autre approche de notre devoir de mémoire.

Les 80 ans des rafles et de la destruction des vieux quartiers

Entre le 22 et le 24 janvier 1943, Marseille a connu les rafles les plus importantes après celle du Vél'd’Hiv à Paris. Elles se sont accompagnées de la plus importante destruction d’un ensemble urbain jamais connue en France. 80 ans après, la Ville de Marseille a commémoré cet épisode oublié du récit national de la Seconde guerre mondiale en France, en présence du ministre de l’Intérieur, qui apportait une reconnaissance officielle à ces événements longtemps restés dans l’ombre. Pour que cette histoire reprenne toute sa place dans la mémoire collective marseillaise et française, la Ville de Marseille a programmé à cette occasion plusieurs événements, notamment cinq expositions sur l'espace public marseillais durant un mois et un parcours mémoriel sur le parvis de l’Opéra.
 

À l’occasion des 80 ans des rafles du de Marseille et de la destruction des Vieux-Quartiers, notre ville rendu hommage aux disparus, déportés, morts dans les camps nazis, victimes de la tragique évacuation du quartier du Vieux-Port.
N’oublions jamais. pic.twitter.com/bgjZdt4Gdu

— Ville de Marseille (@marseille) January 29, 2023

Renommer pour rendre hommage

Trois ans après le drame qui a touché le quartier de Noailles et bouleversé toutes les Marseillaises et tous les Marseillais, la nouvelle municipalité a baptisé la place du 5 novembre 2018, en mémoire des victimes disparues dans les effondrements des immeubles de la rue d’Aubagne. Nous avons aussi attribué des nouveaux noms féminins, symboles de la Résistance ou de la lutte pour l’égalité, à plusieurs équipements municipaux; Germaine Tillion pour le centre social Saint-Just Corot, Alice Milliat pour la piscine Saint-Charles et, prochainement, celui d’Olympe de Gouges, qui a été choisi pour le groupe scolaire Blancarde (12e ). Notre politique mémorielle a aussi pour but d’affirmer notre rejet du racisme et de la haine ; c’est le sens des changements de nom de l’avenue Ibrahim Ali et de celui de l’école Ahmed Litim.

La Ville de Marseille a dévoilé une plaque commémorative en hommage aux victimes du drame des effondrements de la rue d’Aubagne en présence des familles, sur la place officiellement nommée "Place du 5 novembre 2018".
Marseille ne les oublie pas. pic.twitter.com/z9jGia7LR4

— Ville de Marseille (@marseille) November 4, 2021

La Ville de Marseille a rebaptisé l’avenue des Aygalades, avenue Ibrahim Ali. 26 ans après sa mort, la majorité municipale a souhaité se souvenir de celui qui avait été tué à l'âge de 17 ans par un colleur d’affiche du Front National. L’école Bugeaud, qui portait le nom du Gouverneur général d’Algérie responsable de massacres de milliers de femmes et d’hommes pendant la colonisation, s’appelle désormais l’école Ahmed Litim. Jeune caporal algérien pendant la libération de Marseille, il est mort en 1944 au pied de Notre-Dame-de-la-Garde. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a souhaité célébrer les 40 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme à l’occasion d’un événement au Palais du Pharo. À cette occasion, il a annoncé que la Ville de Marseille serait la première à nommer une avenue de ce nom.

MAIS ENCORE

+ Exposition à l’Hôtel de Ville sur le centenaire de l’arrivée des Arméniens à Marseille
+ Réunions de fin d'année des associations d'anciens combattants
+ Inauguration de l'école des jeunes porte-drapeaux
+ Décorations de porte-drapeaux
+ Remise du prix Robert Mizrahi, pour le travail autour de l’histoire du peuple juif et de la transmission de la mémoire
+ Convention avec le Camp des Milles